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Épargne Retraite

Qui touchera la retraite à 1200 euros brut ?

Publié le 13/02/2023

La retraite à 1200 euros concernerait moins de 10 % des pensionnés

Elle devait être une des mesures-phare de la réforme des retraite, la revalorisation des petites pensions à 1200 euros brut par mois ne concernerait, selon une note de l’Institut des Politiques Publiques, qu’une minorité, moins de 55 000 personnes en 2023, pourquoi ?

Comment fonctionne cette augmentation ?

Le pouvoir en place envisage de transformer un dispositif appelé « MInimum COntributif » (MICO), applicable aux salariés du privé.

C'est quoi le minimum contributif ?

Le minimum contributif permet aux retraités du régime général de l'Assurance vieillesse de la Sécurité sociale qui ont cotisé sur de faibles salaires de percevoir un montant minimum de retraite de base, appelé minimum contributif. Si la retraite de base du pensionné est inférieure, elle est augmentée jusqu'au niveau de ce minimum.

Concrètement si le retraité a au moins 120 trimestres cotisés, ce minimum contributif est de 8 970,87 € brut par an, soit 747,57 € brut par mois. S'il a moins de 120 trimestres cotisés au régime général, le montant de son minimum contributif est fixé à 8 209,62 € brut par an, soit 684,14 € brut par mois.

L'attribution de ce minimum contributif ne peut pas porter le total des pensions de retraites (de base et complémentaire, tous régimes confondus, français et étrangers) au-delà du plafond mensuel des retraites personnelles.

Ce plafond est révisé aux mêmes dates et dans les mêmes conditions que le Smic. La dernière hausse de celui-ci, au 1er janvier 2023, a porté le plafond des retraites personnelles à 1 309,75 € par mois, contre 1 273,76 € auparavant, soit une augmentation de 35,99 €.

Le projet de réforme prévoit une augmentation pouvant aller jusqu’à 100 euros brut par mois pour les nouveaux retraités (ceux partant à la retraite en septembre 2023), à condition qu’ils aient une carrière complète rémunérée au voisinage du smic. En fait cette augmentation se décompose en 2 éléments : elle offre jusqu’à 25 euros pour ce que la règlementation appelle le « Mico-socle », et jusqu’à 75 euros pour la « majoration » du MICO, afin de garantir une pension brute équivalente à 85 % du Smic net, soit 1200 euros brut par mois.

Précision importante : cette somme de 1200 euros brut par mois correspond à l’addition du minimum contributif et du montant de pensions des régimes complémentaires. Et seuls ceux qui auront eu une carrière complète au salaire minimum et à temps complet recevront les 100 euros supplémentaires.

Quels sont les pensionnés exclus de l'augmentation ?

·         Les bénéficiaires du MICO majoré qui n’ont pas fait une carrière complète (qui n’ont pas les 120 trimestres de cotisation), ayant eu une carrière hachée ou à temps partiel. Par exemple, un salarié ayant travaillé toute sa vie au smic à mi-temps bénéficiera de l’augmentation de 100 euros par mois, mais ses moindres cotisations au régime complémentaire du privé ne lui permettent d’atteindre que 1 015 euros brut après réforme, et non 1200 euros brut.

·         Les bénéficiaires qui touchent seulement le Minimum contributif de base (ceux-ci verront leur retraite seulement augmenter de 25 euros).

Au final, selon l’Institut, « moins de 10 % des nouveaux retraités sont potentiellement concernés » par le relèvement de 100 euros.  D’après les données officielles, la mesure profitera dès 2023 à quelque 54 000 individus qui vont partir à la retraite, le chiffre progressant ensuite pour aller jusqu’à 200 000 en 2030. Pour ceux qui sont déjà à la retraite, ils seront 1,8 million à bénéficier du dispositif.