Elle devait être une des mesures-phare de la réforme des retraite, la revalorisation des petites pensions à 1200 euros brut par mois ne concernerait, selon une note de l’Institut des Politiques Publiques, qu’une minorité, moins de 55 000 personnes en 2023, pourquoi ?
Le pouvoir en place envisage de transformer un dispositif appelé « MInimum COntributif » (MICO), applicable aux salariés du privé.
Le projet de réforme prévoit une augmentation pouvant aller jusqu’à 100 euros brut par mois pour les nouveaux retraités (ceux partant à la retraite en septembre 2023), à condition qu’ils aient une carrière complète rémunérée au voisinage du smic. En fait cette augmentation se décompose en 2 éléments : elle offre jusqu’à 25 euros pour ce que la règlementation appelle le « Mico-socle », et jusqu’à 75 euros pour la « majoration » du MICO, afin de garantir une pension brute équivalente à 85 % du Smic net, soit 1200 euros brut par mois.
Précision importante : cette somme de 1200 euros brut par mois correspond à l’addition du minimum contributif et du montant de pensions des régimes complémentaires. Et seuls ceux qui auront eu une carrière complète au salaire minimum et à temps complet recevront les 100 euros supplémentaires.
· Les bénéficiaires du MICO majoré qui n’ont pas fait une carrière complète (qui n’ont pas les 120 trimestres de cotisation), ayant eu une carrière hachée ou à temps partiel. Par exemple, un salarié ayant travaillé toute sa vie au smic à mi-temps bénéficiera de l’augmentation de 100 euros par mois, mais ses moindres cotisations au régime complémentaire du privé ne lui permettent d’atteindre que 1 015 euros brut après réforme, et non 1200 euros brut.
· Les bénéficiaires qui touchent seulement le Minimum contributif de base (ceux-ci verront leur retraite seulement augmenter de 25 euros).
Au final, selon l’Institut, « moins de 10 % des nouveaux retraités sont potentiellement concernés » par le relèvement de 100 euros. D’après les données officielles, la mesure profitera dès 2023 à quelque 54 000 individus qui vont partir à la retraite, le chiffre progressant ensuite pour aller jusqu’à 200 000 en 2030. Pour ceux qui sont déjà à la retraite, ils seront 1,8 million à bénéficier du dispositif.